10 février 2012

Chinatown Heritage Center

Caché derrière les échoppes de Pagoda Street se trouve une sorte de Musée ; le Chinatown Heritage Center. Si le temps durant votre séjour singapourien le permet, ou si vous vivez dans ce cite-état, prenez le temps et arrêtez-vous dans ce lieu.
Depuis plus que trois ans et demie je vie ici et c’est qu’en début de cette semaine, en guidant la sœur d’un ami à travers Chinatown, j’ai enfin fait l’effort de m’y arrêter. Quelle bonne chose ! A plusieurs reprises je restais bouche bée et ce que j’y découvrais m’ébranler passablement.
Faites de sorte que vous arrivez au bon moment pour un tour guidé, il vous permettra de  mieux comprendre l’histoire de Singapore de la fin du  19ėme siècle jusqu’à vers les années  1970! Notre guide parlait d’une vitesse impressionnante, mais elle nous disait bien de la suivre, de l’écouter et ensuite, refaire un tour tout seul pour mieux observer tous les détails qui vous sont présentés dans ce groupe de Shophouse rénové.  A faire absolument, car les détails qu’on y découvre et les objets (des donations pour la plus part) présentés, valent la peine de s’attarder plus longuement.
Une des explications de notre guide parlant comme une mitraillette m’a surprise. On dit et entend tout le temps comme qui c’était les colons britanniques qui faisaient travailler les immigrés chinois comme des esclaves. Mais non, on se trompe ! En tout cas à ce qui concerne Singapour.
Les premiers immigrés étaient de riches marchands chinois ; ils ont vite remarqué à quel point cette petite ile au bout de la Malaisie devenait importante pour l’échange de marchandise. Depuis bien longtemps les marins s’y arrêtaient, ils descendait depuis la Chine avec la mousson de l’est et remontaient par le détroit de Malacca avec la mousson de l’ouest. Singapour était donc un endroit stratégique en tout point de vue.
C’était donc eux, ces riches marchands qui faisaient venir des bateaux entiers de pauvres paysans de leur campagne en leur promettant une vie meilleure. Beaucoup ne survivaient pas, tant le voyage était pénible. Entassés comme du bétail, ces pauvres gens naviguaient durant au moins deux semaines dans des conditions inhumaines et insalubres, sans pouvoir bouger correctement et nourrit avec le stricte minimum. La photo qui montre une de ces « cargaison » m’est restée dans ma tête…
Une fois arrivés à destination, les conditions étaient guère meilleures. La ville était sale et les habitations sans le moindre confort. Pas d’eau courante, pas de toilette proprement dit ; un coin à côté de la cuisinière, était destiné à ce besoin… Chaque nuit, une « brigade » passait de maison en maison pour collecter et vider les baquets en métal remplis à ras-bord…  Figurez-vous que ce système était en fonction jusqu’en 1980 !! Bien sûr, pas partout, mais dans les habitations les plus anciennes.
La rivière de Singapore est propre depuis 1977, avant c’était le meilleur moyen de se débarrasser des ordures… C’est comme la guide nous disait ; on voit aujourd’hui une ville propre, bien organisée, mais tout cela est en fait très récent ! Ça donne à réfléchir, je vous assure. Donc, chapeau aux dirigeants qui ont réussi à instaurer une discipline pour arriver à la propreté qu’on voit aujourd’hui.
Pour revenir aux immigrés  et leurs logements. Dans ce musée, ils ont réussi à reconstituer la manière de vivre des habitants moins privilégiés. A l’étage d’un Shophouse habitaient souvent 6-8 familles, dans des enclos tout au long d’un mur,  un étroit corridor laissait la place pour accéder aux « pièces ». Tout au bout, le coin cuisine/toilette. Tout le monde se partager cet espace…(cubicule living)
Les habitants disposant d’un peu plus de moyens, occupaient un étage entier et partageaient logement et atelier/magasin/cuisine/toilette  au rez-de-chaussée.
Vous ne sortirez pas indiffèrent de cet endroit ; il vous montre à quel point nous avons une vie privilégiée ici, immigrés des temps modernes, malgré le fait que nous aussi, nous avons laissé familles et amis loin derrière nous, sur un autre contient. Mais notre statut d’immigrés est incomparable avec celui des premiers travailleurs du 19ėme siècle ET des ouvriers importés du tiers-monde du 21ėme siècle.
Attaché au musée, au rez-de-chaussée, se trouve un restaurant vous proposant des plats typiques de Singapour.


Adresse :
48 Pagoda Street
Heures d’ouverture : 9h – 20h
Adulte : 10 S$, Enfants > 12 ans 6S$
Tours guidés : 13h et 15h, excepté les dimanches et jours fériés

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